De Ouarzazate à Zahouiat-Ahansal (Haut-Atlas)

Vendredi 17 Octobre – suite

Nous voilà à Ouarzazate, en berbère ouar signifie «sans» et zazate «bruit», ce serait donc la cité sans bruit.

Un nom pas tout à fait adapté à cette ville de 70 000 habitants, souvent considérée comme un carrefour du Sud. La ville est surnommée «la Porte du Désert», elle se situe sur le piémont sud du Haut-Atlas central dominée à l’ouest par le massif du Toubkal et au nord-est par celui du M’Goun, culminant tous deux à plus de 4000 m.

Nous allons visiter la médina, située juste derrière le kasbah, une promenade tranquille dans les rues typiques, endroit idéal pour découvrir des couvertures en coton et des tapis en laine de mouton, des poteries, plats, tajines etc…

Ainsi qu’une boutique de plantes médicinales et d’épices où le commerçant nous explique tous les bienfaits de ces produits.

Ouarzazate et la Kasbah de Taourirt. Il s’agit d’une maison fortifiée d’origine berbère, le peuple originaire d’Afrique du Nord qui est à l’origine d’une partie très importante de la population marocaine. Elle possède de hauts murs qui servaient autrefois à protéger la ville des attaques et des intempéries. C’est un site du patrimoine mondial de l’Unesco.

Lydia et Christophe nous amènent à l’oasis de Fint, petite oasis qu’ils avaient déjà visitée lors d’un précédent voyage. A seulement 15 km de Ouarzazate, l’oasis de Fint, qui signifie en berbère, “l’oasis cachée”, nous offre un panorama somptueux et un véritable dépaysement. La verdure ici contraste avec les couleurs sombres des rochers qui jalonnent les plateaux de l’Anti-Atlas. Nous pouvons y voir des maisons traditionnelles, un oued, des plantations, des montagnes aux allures de rochers, et de nombreux arbres fruitiers : amandiers, citronniers, dattiers et lauriers roses.

Un petit coin de paradis où nous allons rester pour la nuit. Nous rencontrons Nadia, habitante du village (déjà rencontrée par Lydia et Christophe) qui nous souhaite la bienvenue. Jeune, elle gardait son troupeau de chèvres dans le village. Destinée à se marier avec un de ses cousins comme ses 6 soeurs, Nadia a refusé et a créé «le bivouac des Aigles», un hôtel restaurant avec l’aide de Michel, un architecte français installé au Maroc.

Autour de cet éco-lodge, Nadia a implanté des moringas (arbre médicinal),

des arganiers, des oliviers, figuiers, amandiers, citronniers…

Elle a aussi créé une association pour les dames du village (200 habitants). Avant de nous quitter, Nadia nous invite demain pour prendre un thé avant de partir.

Samedi 18 Octobre – Départ 9h30 – 36°- Soleil – altitude 1220 m

Comme convenu, nous allons «au bivouac des aigles» pour prendre le thé avec Nadia, et faire la connaissance de Michel, architecte à la retraite, qui vit ici depuis de nombreuses années. Dégustation du thé et de gâteau maison.

Nous repartons vers 11H30, direction les studios de cinéma Atlas à Ouarzazate. Nous découvrons ce lieu reconnaissable avec ces immenses pharaons postés devant l’entrée et privilégié par les réalisateurs de l’industrie cinématographique depuis les années 1960 et le tournage de Lawrence d’Arabie. Près de 100 000 personnes de la région vivent directement ou indirectement du cinéma, entre figurants, techniciens, hôteliers ou encore artisans. .Une équipe de 45 personnes travaille toute l’année à son entretien.

Avec ses paysages désertiques et lunaires et son niveau d’ensoleillement toute l’année, la région offre des atouts incontournables à ce 7ième art. De nombreux films célèbres y ont été tournés,(+ de 220) comme «les Joyaux du Nil», avec Michael Douglas,

«Ali Baba et les 40 voleurs» avec Fernandel, «Gladiator» de Ridley Scott, «Mission Cléopâtre» d’Alain Chabat, ou «Babel» avec Brad Pitt, «La colline à des yeux». Des parties des tournages de «Game of Thrones»,de «Prison Break», «Viking» se sont déroulées ici. Des films publicitaires pour Hermès aussi ont été faits ici.

Nous nous promenons à l’intérieur du «César Palace», et dans le temple tibétain du film «Kundun» de Martin Scorcese.

Lydia et Christophe nous amène vers un endroit «Bagdad café», sur la RN10. Nous sommes surpris d’arriver à «Haven Gas station», ceci n’est pas une station-service comme les autres mais le décor d’un célèbre film d’horreur : «la colline a des yeux», tourné là en 2006. Censé se dérouler dans le désert du Nouveau Mexique, le film fut entièrement réalisé au Maroc et raconte le calvaire d’une famille aux prises avec une bande de mutants contaminés par des explosions nucléaires.Plus vrai que nature, l’intérieur de cette station-service avec sa signalétique made in USA, ses néons, ses distributeurs de friandises et ses stores, nous transporte en plein far-w est. Et pourtant, la route que l’on aperçoit derrière la porte vitrée ne s’enfonce pas dans le désert du Nouveau Mexique, mais file vers Agadir !

Même si la lumière crue du désert a décoloré les peintures, elle a l’air toujours aussi vraie. L’équipe de tournage a tout laissé sur place.

Le site a été réutilisé pour le film français «le dernier voyage» sorti en 2020 avec Jean Reno, donc l’action se déroule dans un monde post-apocalyptique.

Direction Ksar Aid Ben Haddou. Bivouac en face de ce village fortifié d’architecture berbère, bâti sur la rive gauche de l’asif (la vallée) de Mellah, à flanc de colline.

Le Ksar Aid Benadhou est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1987. Pendant le protectorat français, le ksar était surnommé «le Mont-Saint-Michel des Chleuhs». (groupe ethnique berbère de langue chleuhe, variante du berbère).

Dimanche 19 Octobre – Départ 9h30 – 21° – Soleil –

Nous partons visiter le Ksar d’Aït Ben Haddou, cette forteresse très bien conservée de la vallée de l’Ounila. Elle a été l’objet de nombreux travaux de restauration.

Ce village fortifié aux habitations collectives compte deux entrées principales. Nous passons sur une passerelle pour y accéder. Nous découvrons à l’intérieur de ces murailles défensives renforcées de tours d’angle et percées d’une porte, de nombreuses maisons d’habitation, les unes modestes, les autres faisant figure de petits châteaux urbains avec leurs hautes tours d’angle,

décorées à la partie supérieure de motifs en brique crue, mais aussi des bâtiments et des espaces communautaires.

C’est un extraordinaire ensemble de bâtiments offrant un panorama complet des techniques de construction en terre présahariennes.

Nous arrivons au sommet qui nous permet d’avoir une superbe vue sur le village et sur l’oued en contrebas.

Quelques achats, et un petit resto local bien apprécié. Direction Telouet

Nous nous arrêtons sur le site des anciennes mines de sel de Telouet. C’est une expérience fascinante et authentique, loin des attractions touristiques classiques. Nichée dans la paisible vallée du Haut Altas, nous y arrivons après 300 m de piste, la mine est exploitée depuis des siècles, et y pénétrer donne l’impression d’un voyage dans le temps. Le gardien local nous fournit une lampe et nous guide à travers le tunnel, nous expliquant l’histoire et le processus d’extraction du sel, très passionné par la préservation de cette tradition locale. Nous découvrons le contraste entre les cristaux de sels blancs scintillant à la faible lumière des lampes et la roche rouge foncé est fascinant. Nous découvrons les différents recoins de cette mine, y compris les différents types de sel extraits. Des ouvriers installent des bâtons de dynamite dans les parois de la mine.

Une visite très intéressante.

Quelques kilomètres plus loin sur la route sinueuse du Tizi-n-Tichka qui relie Marrakech à Ouarzazate, des vues panoramiques. Nous voyons beaucoup de villages détruits par les tremblements de terre .Arrêt à Telouet pour un thé. C’est un village pittoresque (altitude 1870 m) perdu dans les montagnes du Haut Altas, de la province de Ouarzazate, dans la région de Drâa-Tafilalet. Ancien fief de Thami El Glaoui, l’un des plus célèbres pachas marocains, Télouet était le cœur de la tribu des glaoua. Durant des siècles, la tribu a tiré sa prospérité des droits de passages des caravanes reliant les régions subsahariennes à la côte méditerranéenne. Mais ce privilège s’est arrêté dans les années 1920 avec la construction de la fameuse route du Tichka par la légion étrangère. 

Telouet c’est aussi un gros village paisible situé à 1800 m d’altitude, avec une situation géographique exceptionnelle, son versant sud est composé de fertiles vergers, tandis que l’oued Imarene permet la culture de fruits et légumes.

Bivouac après Telouet.

Lundi 20 Octobre – Départ 9h30 – 23° – Soleil – Alt 1700 m

Nous sommes au milieu de forêts de pins d’Alep, altitude 2020 m puis 2260 m. Nous quittons la RN9 pour prendre une petite route provinciale la RP2016, puis nous longeons un oued complétement sec, quelques cultures,

nous redescendons (alt 1711) et arrivons dans un village.

Un terrain de foot en bordure de la montagne, original …..

Après la pause déjeuner, nous nous trouvons à 1097 m d’altitude, pas beaucoup de végétation, direction Demnate sur la RP 2125, nous apercevons le barrage Moulay Youssef construit sur le lac artificiel des Ait Adel, est alimenté par l’oued Tassadout. Il s’étend sur 5 kilomètres de longueur pour une superficie de 180 hectares environ.  Nous sommes obligés de nous arrêter, Samy a un souci avec la roue arrière droite, crevaison. Changement de roue avec l’aide d’un chauffeur de camion qui s’arrête gentiment pour nous donner un coup de main.

Nous nous arrêtons à Demnate pour faire réparer la roue dans un petit garage.

La ville berbère de Demnate se situe dans l’Atlas,elle a été construite vers 998, 40 ans avant Marrakech, par les habitants des différentes tribus de la région, essentiellement les Inoultan et Infedouak, qui décidèrent d’en faire un centre commercial les réunissant afin d’échanger leurs marchandises et discuter des questions de sécurité et de stratégie. Sa couleur verte caractérisant la ville est connue dans le milieu artistique, surtout chez les peintres et les plasticiens, par «la couleur vert demnati».”

Bivouac en bordure de piste

Mardi 21 Octobre – Départ 9H20 – 21°- Beau soleil – alt 967 m

Nous prenons la direction des cascades d’Ouzoud. Une fois sur place, nous découvrons les chutes d’eau les plus hautes du Maroc, se situant à 1060 m d’altitude au cœur du Moyen Atlas dans une vallée verdoyante rurale de grès rouge,semblable à une oasis avec ses oliveraies, ses amandiers, figuiers, caroubiers. Spectaculaires et sensationnelles, elles tombent depuis une hauteur de 110 mètres sur l’oued d’Ouzoud. Après avoir rencontré quelques singes,

nous prenons un sentier escarpé, bien sympa au milieu d’une petite forêt, où se trouvent quelques boutiques d’artisanat local. Arrivés en bas, vous pouvez faire un tour de bateau, déguster quelques tajines, ou acheter quelques souvenirs, ou vous baigner.

Nous remontons tranquillement par l’autre côté, en passant devant de petits restaurants en terrasse de cuisine berbère, des boutiques d’artisanat marocain du Haut Atlas. Nous retrouvons Yves qui est resté en haut.

Nous déjeunerons dans un petit restaurant, sur la place.

Nous reprenons la route, il nous faut trouver de l’eau pour refaire les pleins.

Nous arrivons près du barrage Bin El-Ouidane,

il y a un camping où il sera possible de nous réapprovisionner. Tiens en passant un parking privé pour Samy.

Après pleins faits, ce n’est pas là où nous restons pour la nuit. L’endroit est trop exigu. Nous trouvons un peu plus loin, un bivouac près du lac dans un endroit calme.

 Mardi 22 Octobre – Départ 9h30 – 21°- Soleil – Alt 872 m

C’est sur la RR302 que nous arrivons à Ouaouizert, au beau milieu du souk. Nous nous frayons un chemin tant bien que mal, entre les personnes, les ânes, les vélos, les charrettes. Nous nous arrêtons un peu plus loin pour faire quelques courses (pains, olives, poulet, légumes, fruits, amandes…).

Altitude 1352, 1494 m, paysages magnifiques

Près du village de Tilougguite, la cathédrale Imsfrane n’est pas un monument, il s’agit d’un site naturel ressemblant de loin à la silhouette d’une cathédrale. Cet endroit offre un paysage spectaculaire, culminant à 1872 m d’altitude, la Cathédrale a une paroi de six cents mètres de long. De plus le site est impressionnant par la grandeur de ses formations géologiques mais aussi par le contraste des couleurs : le brun des roches, le vert des pins et la terre rouge par endroit.

Une piste sur 20 kms vers Zahouiat Ahansal à 1506 m d’altitude puis nous faisons étape pour la nuit à la maison d’hôtes Dar Ahansal au coeur de cette magnifique vallée reculée. Le propriétaire Youssef Oulcadi a bâti un gite à l’architecture audacieuse, tout en utilisant les matériaux traditionnels de la région (pierre, bois…..).

Nous profitons des installations, pour faire les lessives (à la main), une douche bien chaude. Nous décidons de prendre le petit-déjeuner proposé par la maison, demain matin.

A suivre……

2 commentaires sur “De Ouarzazate à Zahouiat-Ahansal (Haut-Atlas)

  1. Merci de nous partager ces tres belles photos et ce super reportage .
    Vous faites un tres tres beau voyage et vous nous faites rêver.
    Merci à vous. Bonne continuation.
    Simone et Jacques

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