De Volubilis aux Gorges de Todra

Vendredi 3 Octobre – départ 9h30 – 20° – beau soleil – altitude 980 Direction la cité antique de Volubilis. Nous traversons quelques villages et apercevons beaucoup de ruches.  Nous arrivons sur le site qui présente les ruines romaines les plus étendues et les mieux conservées du Maroc. Située à 400 m d’altitude sur le plateau du massif du Zerhoun, à 62 kms de Fés et 33 kms de Meknés. Nous découvrons de nombreuses mosaïques en état de conservation exceptionnelle, témoignant de son antique prospérité. Un véritable musée en plein air où nous contemplons des colonnes et arcades antiques perdues au cœur d’une vaste plaine.

Un peu d’histoire : l’histoire romaine de la ville débute en  l’an 40, après JC, l’empereur Caligula décide d’annexer la Maurétanie. C’est le début de 240 années d’administration romaine, qui marquent l’âge d’or de Volubilis, dédiée au commerce de l’huile. Les deuxième et troisième siècle sont ceux d’une grande prospérité. On estime que la ville compte 20 000 habitants, ce qui en fait l’une des plus importantes du Maroc à cette époque. Les Romains se replient vers le Nord à la fin du  IIIe siècle sous la pression des tribus berbères, et la ville entame une lente décadence, occupée par des Berbères christianisés. Volubilis continuera d’être habitée jusqu’au XVIIIe siècle. L’heure de la destruction sonne, lorsque Moulay Ismaïl pille la ville de son marbre pour satisfaire ses ambitions à Meknès. Le tremblement de terre de 1755 parachève le tout.

Après 3 heures de visite, sous un soleil de plomb, nous décidons de nous poser et déjeuner sur place. Nous reprenons la route qui ne cesse de grimper et c’est à 1250 m d’altitude que nous arrivons à Azrou, village berbère qui se situe en bordure d’un rocher d’où Azrou tire son nom. (zrou signifie “rocher” en berbère).

Il est 17HOO, lorsque nous arrivons au camping Amazigh.

Samedi 4 Octobre – Beau soleil –

Une matinée tranquille au camping – un peu de lessive (à la main) – ménage – contrôle Samy – farniente

Depuis hier soir, nous avons la visite d’un petit chat que nous surnommons Marrocco, à qui nous donnons à manger, et qui profitera des croquettes de Cora, nous avons failli l’adopter.

Après déjeuner, nous allons visiter la forêt de cèdres qui se trouve à quelques kilomètres, avec ses singes, les magots ou macaques de barbarie que nous pouvons approcher, des personnes vous proposent des cacahuètes à leurs donner, moyennant quelques dirhams.

Cette forêt de cèdres est la plus belle du Maroc, dans la moyenne montagne, le cèdre est souvent centenaire, atteignant des tailles importantes. En raison de sa surexploitation, il est protégé depuis 1916.

Nous retournons au camping où est resté Lionel, un peu souffrant.

Dimanche 5 Octobre – 9H20 – 17°- Beau soleil

Après plein et dump, nous sommes prêts. Un petit souci, Lucky (le jumeau de Samy) ne démarre pas. Problème de batterie, les cosses sont HS, il faut les changer. Heureusement, Christophe est là, (professeur de mécanique), Lionel a des cosses de rechange.

Nous pouvons reprendre la route, il est 9H50. Nous nous arrêtons un peu plus loin au Monastère de Toumliline ou Tioumliline. C ‘est un monastère datant de l’époque coloniale dans la province d’Ifrane, dans le Moyen Atlas,altitude 1556m.

Le nom de Toumliline signifie «Les Pierres Blanches» du nom d’une source calcaire située en amont de l’ancien presbytère, qui se trouve à 3 kms d’Azrou. 20 moines bénédictins d’Em Calvat arrivèrent sur ce promontoire en octobre 1952 et restaurèrent puis agrandirent une ancienne école pour garçons pour y fonder un monastère, au milieu des chênes verts. Les moines gagnèrent progressivement la confiance des populations locales en travaillant de leurs mains en apprenant l’arabe et le berbère, et en accueillant la population, notamment par des soins médicaux. Ils bâtirent un dispensaire, une chapelle, une école, et un internat pour garçons (60 places) et développèrent des activités agricoles.

C’est un ancien pensionnaire qui nous fait la visite, et nous explique l’histoire et la fermeture de cet endroit. En 1967, les tensions politiques deviennent telles que le dispensaire puis l’internat furent fermés. Les autorités marocaines proposèrent aux moines de Toumliline de transférer le monastère à Témara (près de Rabat). Les moines refusèrent et fermèrent le monastère en juin 1968.

Depuis 2015, la Fondation «Mémoires pour l’Avenir» travaille avec des partenaires marocains et étrangers à la réhabilitation du site. Ce projet de mémoire s’inscrit dans la volonté de faire revivre le site en y développant des activités durables éducatives, culturelles et économiques. C’est ici qu’a été tourné en 2009, le film «Des hommes et des dieux» de Xavier Beauvois sorti en 2010, et primé au Festival de Cannes, film sur les moines de Tibherine (Algérie).

Nous prenons la route 7215, au milieu de la forêt puis nous voilà sur de grandes plaines, où nous trouvons des maisons pauvres.

Ici, c’est la culture d’oignons qui poussent sur des murs de pierre.

Nous passons à l’Ain Leuh, charmant village berbère accroché au flanc d’une vallée et en poursuivant notre chemin sur la P7311, nous traversons de belles forêts de cèdres qui nous amènent vers le lac d’Ouiouiane, puis plus loin, aux sources de l’Oum-er-Rbia (la mère du printemps), où nous nous arrêtons pour visiter. Là entre les falaises calcaires, des cascades jaillissent de tous les côtés. Elles sont les plus impressionnantes résurgences alimentant l’un des plus grands fleuves du pays. La plus grande de ces sources est sèche, il n’y a pas du tout d’eau.

Des commerçants vous proposent leurs tajines que nous apercevons tout au long du parcours.

Après la visite, nous décidons de déguster sur place des tajines dans une petite échoppe tenue par une jeune maman. Nous reprenons la route toujours au milieu des cèdres (RR319). un village au bord de la vallée, nous douboons deux dames sur leurs ânes. Nous sommes à 1745 m d’altitude sur la piste.

Bivouac en bordure de la piste à Tanourdi.

Lundi 6 Octobre – 14° – départ 9H20 – alt 1570 – Soleil

Nous reprenons la route, et grimpons à 2000 m d’altitude, de longues étendues, quelques villages, puis ce sera sur environ 30 kms de piste, piste qui nous amène à Zeida, puir Ait Ayach, une commune rurale dans la région de Drâa-Tafilalet. Les paysages changent, c’est désertique. Nous arrivons à Midelt, petit village niché à plus de 1500 m d’altitude à la jonction du Moyen Atlas et Haut Atlas oriental. Il arrive souvent en hiver que la neige recouvre sa végétation composée de sapins, cèdres, chênes et oliviers. Ici les habitants vivent du commerce des pommes et des minéraux. Les forêts environnantes sont luxuriantes où vivent des macaques de barbarie.

Quelques courses pour remplir les réfrigérateurs et placards. C’est sur la RP7318 que nous roulons pendant quelques kilomètres puis ce sera la piste caillouteuse, où il vaut mieux rouler à 70 km/heure pour éviter de ressentir la sensation de tôle ondulée. Nous sommes à 1890 m d’altitude, et apercevons en bordure de route, une maman avec ses 4 petits enfants, nous nous arrêtons et leurs donnons stylos et bonbons.

Un peu bouleversés par cette rencontre, nous poursuivons notre chemin, c’est une piste très accidentée qui va nous mener au Cirque de Jaffar, mais cela vaut le détour. A mesure que nous grimpons, apparaissent les chênes verts, les thuyas. Le Jbel Ayachi, tout proche, ferme complétement le paysage, sur lequel règnent quelques beaux cèdres. Puis le cirque se creuse au pied de la montagne. C’’est sur la piste que nous trouvons un bivouac pour la nuit. Un beau coucher de soleil à 2202 m d’altitude.

Mardi 7 Octobre – Départ 9H15- 20°- Beau soleil – Altitude 2202 m

Après quelques kilomètres sur la piste, nous rencontrons un berbère qui nous invite à boire le thé chez lui, un peu plus loin. Nous sommes reçus par sa famille, dans son humble demeure. Sa maman nous sert le thé, accompagné d’œufs brouillés et de pain.

Dans cette maison, vit cette famille composée de la grand-mère, du fils et son épouse, et leurs 3 enfants, ainsi que deux autres femmes et leurs maris. Nous leurs offrons quelques vêtements, et fournitures scolaires, avant de repartir, les remerciant pour leur hospitalité.

Sur cette terre réputée ingrate pour les cultures, les Berbères continuent à vivre selon les traditions ancestrales. En général les femmes ont à charge l’éducation, l’entretien et le bien-être de la famille à travers les tâches domestiques qu’elles réalisent. Par ailleurs, elles ont un rôle productif fondamental dans les systèmes de production compte tenu de leur forte participation aux différentes activités agricoles en matière de culture et d’élevage.

Quelques kilomètres plus loin, nous sommes sur la 7319, une route qui traverse plusieurs villages berbères. 2080 mètres, 2110 m, 2250 m, Samy grimpe ainsi que Lucky et Chameau (véhicule de Lydia et Christophe), nous arrivons à Agoudin où des enfants nous arrêtent et nous réclament bonbons, stylos, ballons de foot…..

Pause déjeuner – Nous repartons, les oueds sont secs – c’est désertique

Boutserfine – Amengi -Tamalout – Tigatouine . Nous sommes à 2676 m d’altitude, beaucoup de poussière. Nous voilà sur la RN12, beaucoup de cultures d’arbres fruitiers.  Il nous faut trouver du gaz, ce sera chose faite sur la route.

Beaucoup de femmes travaillent dans les champs, elles coupent de l’herbe, et chargent les ânes, ou portent des ballots d’herbes sur leur dos.

Nous arrivons à Agoudal, où des gosses sortent de partout pour nous demander de l’argent. Nous arrivons à trouver un bivouac pour la nuit, ce sera dans un camping.

Mercredi 8 Octobre – Départ 9h40 – 18°- Beau soleil – Alt 2400 m

Nous reprenons la route 704, arrêt à la station. Puis Samy grimpe, 2847 m, puis 2913 m – le col du Ouano, brrrrr il fait 14°. Ici, le paysage ressemble à Grand Canyon.

Nous arrivons à Tilmi. Pause déjeuner – Samy ne démarre pas – après contrôle et démontage non sans peine, par notre ami Christophe,

le démarreur est nase, le solénoïde a fondu.

Il nous faut trouver une solution. Lydia, Christophe et Yves partent au village pour trouver un mécanicien. Après 15 mn, les voilà de retour. Pas de mécano. Après avoir appelé notre garagiste en France, peut-être sur Zagora, il y a un spécialiste Toyota qui aura une solution. Heureusement, Samy démarre bien à la tirette. Nous repartons vers 16H00, c’est Lucky qui tire Samy. Tout va bien, Samy démarre facilement. Un peu plus loin, nous nous arrêtons en bordure de route (sans couper le contact pour Samy).

Dans la vallée du Haut Dadès, l’érosion a sculpté des formes étranges parfois en crêtes molles et apaisées; ces curieuses roches désagrégées, sont appelées vermicelles et ont donné à ce site, le nom de «doigts de singes».

Les vallées du Oued Dadès et Asif Mgoun dévoilent des forces et la beauté de la nature à travers l’érosion de ses différents paysages sculptés, par cette dernière. Pendant des milliers d’années, le vent, les éruptions, la pluie, le gel ou l’eau des rivières ont façonné ces merveilleux panoramas, allant au-delà du travail naturel pour devenir de l’art aux proportions monumentales.

Sur la route M’Semrir, nous arrivons à un point de vue impressionnant. La route redescend en colimaçon, et plus loin en pente douce jusqu’à la partie la plus impressionnante des gorges.

De chaque côté de l’oued, les falaises se rapprochent pour ne plus laisser passer qu’un faible filet de lumière. Nous arrivons au fond des gorges, il y a juste assez de place pour le lit du Dadès et une petite allée de béton permettant de continuer la route pour profiter de ce spectacle, la roche est couleur or. A l’autre bout, une vallée accueillante nous attend.

Bivouac camping Kasbah Dadès à Boulmane de Dadès.

Petit thé de bienvenue offert, sur la terrasse avec une belle vue.

Après discussion, le patron nous indique qu’il connaît quelqu’un, un électro-mécanicien susceptible de réparer le démarreur. Rendez vous demain matin au camping.

Jeudi 9 Octobre – Beau soleil – 22°

Il est 9h00, nous voyons arriver Hassan, et après avoir vu le démarreur, il nous indique qu’il peut le réparer. Ce sera chose faite quelques heures après. Personne n’y croyait ! Après avoir remercié Hassan, et réglé la facture ( 30 euros), nous reprenons la route (Samy démarrant toujours à la tirette), le remontage du démarreur se fera pour demain matin. Nous roulons sur la RN10 – Ouaklin puis Tinghir, une grosse bourgade bâtie le long de l’oued Todra à 51 km de Boumalne, plantée au milieu d’une palmeraie d’une densité surprenante, une des plus belles du Maroc. A un peu plus de 1000 m d’altitude, elle bénéficie d’une situation exceptionnelle, la végétation y est vraiment luxuriante et les cultures abondantes.

Nous poursuivons notre route vers les gorges du Todra.

Elles sont vraiment superbes, et s’étendent depuis Tinghir jusqu’au village de Tamtatouchk, mais la partie la plus spectaculaire se trouve à Tizgui, à 14 kms. A cet endroit deux gigantesques murailles de granit rose se font face à face sur prés de 300 m de hauteur, laissant juste à l’oued Todra de quoi loger son lit, et pour nous un petit chemin pour passer.

Bivouac près de la route pas loin de Tamtatouche.

A suivre ………

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